La Bio en danger : pétition !
À partir du 29/07/2023
La création de faux labels présentés comme « écologiques » permet à certains agriculteurs de se targuer de durabilité à moindre frais. Cerise avariée sur le gâteau, l’inflation et le coût de l’énergie conduisent les consommateurs à rogner sur toutes leurs dépenses et font passer au deuxième plan le soutien privé qui compensait jusqu'alors le manque de soutien public.
Parallèlement, selon une stratégie éprouvée depuis des années, le ministère de l’Agriculture multiplie les engagements toujours plus ambitieux mais jamais atteints.
L’usage des pesticides devait être divisé par 2 avant 2012, puis 2017, puis 2025 ; ils ont augmenté de 23% entre 2017 et 2021.
Seulement 2% des 9 milliards d'euros d’aides de la Politique agricole commune sont versées aux paysans bios, alors qu’ils représentent désormais plus de 10% des agriculteurs en activité.
Les cantines sont censées se fournir à 20% d’aliments issus de l’agriculture biologique depuis le 1er janvier 2022, or la restauration collective n’atteindrait qu’un bien dérisoire 6% !
Enfin, d’après la loi d’avenir agricole, 15% de la surface agricole hexagonale devait être en bio en 2022. D’année en année, cet objectif est reporté. Au final, la France se classe au 15e rang européen en pourcentage de surface agricole utile dédiée à la bio.
Sans les aides formelles et les subventions cachées (dépollution de l’eau, frais de santé, subvention du matériel et des engrais), l’agriculture conventionnelle revient à la société plus cher que l’agriculture biologique !
Les aides à l’agriculture industrielle constituent une distorsion de concurrence, qu’il faut bien que les paysans bio compensent par le prix de vente : cette situation n’est pas une fatalité mais un choix politique.
Or, toutes les études démontrent un intérêt considérable de l’agriculture biologique pour les écosystèmes, pour le climat, pour la santé des consommateurs et des agriculteurs.
Il est urgent que ces bienfaits soient reconnus et que l’agriculture biologique bénéficie de financements à la hauteur de sa contribution au bien commun.
La bio n’a plus besoin de belles paroles. Elle doit être soutenue financièrement via un plan d’urgence. Si rien n’est fait, des paysans bio, faute de débouchés, vont renoncer.
Certains sont d’ores et déjà
obligés de vendre leur production bio dans le réseau traditionnel au
prix du conventionnel ! Ce recul serait une véritable catastrophe pour
nos territoires, nos écosystèmes et notre avenir.